Nous vivons dans un monde où le bruit est omniprésent. Et le silence est devenu, hélas!, une denrée rare…
y a des jours où j’en ai assez
de tout le vacarme insensé
des jours où j’en ai ras-le-bol
du bruit de notre course folle
j’prendrais un navire
j’m’en irais loin de ce délire
et je suivrais le vent
jusqu’au bout des océans
pour retrouver le silence
qu’il y avait dans mon enfance
quand j’pouvais entendre chanter
les étoiles et l’immensité
quand j’pouvais écouter parler
les arbres avec l’éternité
mais le ciel est rempli d’oiseaux
d’acier qui tombent de très haut
et même au bout de l’horizon
il y a toujours un bruit de fond
y a trop de fureur trop de cris
y a trop de rage et de folie
les échos s’en vont crescendo
les décibels sont infernaux
chaque fois que j’sors de ma maison
je me heurte au mur du son
la bêtise parle en stéréo
elle s’affiche sur tous les drapeaux
elle vampirise toutes les ondes
elle parasite la mappemonde
et le vide en sa démesure
essaie d’nous avoir à l’usure
il y a des jours où j’en ai marre
de subir tout ce tintamarre
c’est comme un disque qui s’enraye
et qui m’écorche les oreilles
dans un gigantesque engrenage
où le tumulte se propage
même les nuits sont envahies
par l’énorme cacophonie
j’voudrais que se taise la rumeur
de cet univers tapageur
et loin de clameurs éclatées
où je suis une naufragée
j’me réfugie à l’intérieur
de la musique de mon cœur
malgré le bruit tentaculaire
j’entends souvent pleurer la Terre
tous les grands arbres sont coupés
leur mémoire déracinée
le fracas du temps me chavire
il finit par tout engloutir
parfois je m’ennuie du silence
qu’il y avait dans mon enfance
Paroles et musique: © Francine Hamelin (SOCAN)