Un immense merci, Barbara, pour ta merveilleuse poésie, parole d’âme, parole lumineuse, d’une beauté qui résiste dans « le velours chaud de la durée », moment d’éternité qui nous emmène vers la plus grande et plus simple douceur de la vie. C’est magnifique et profondément émouvant. Merci, de tout coeur, pour tout.
je t’écris les chemins indomptés
de voyages au long cours
et cette étreinte de l’aurore
sur un paysage ourlé de lumière
quand l’océan noctambule se retire
des sables où nous irons tracer
les signes de notre connivence
avec la vie simple des roses
je t’écris le vaste pays nu de l’âme
le rythme sacré du corps de la terre
et l’intarissable source d’oiseaux
des profondes forêts secrètes
de nos noces païennes et nomades
je fais ici escale entre montagne et mer
entre mots et silence sur les routes du vent
et dans ce crépuscule où passent quelques âmes
s’envole sur des ailes le dernier chant du jour
j’irai m’étendre dans les replis bleus des nuits
comme dans le long cours d’un fleuve qui voyage
et j’y déposerai la fatigue du temps
et m’y reposerai jusqu’au prochain rivage
je m’ensevelirai dans la mémoire des arbres
dans la douce chaleur de leurs racines vives
malgré l’hiver qui mord de son froid acéré
la peau du paysage où s’incruste le givre
je fais escale ici entre deux pages blanches
en marge d’un pays qui n’est pas encore né
et j’y laisse ces mots pour les enfants du rêve
qui sont seuls à savoir où le temps est passé