Matin intemporel

ce matin je me suis noyée de soleil et de vent
j’avais des roses dans la tête
des hirondelles au bord du cœur
j’ai bu le sang des oranges qui avaient poussé
dans les buissons de sable ardent d’un monde sans murailles
et mon pays s’en est teinté de pourpre et d’or et de cristal

ce matin j’ai ouvert le regard d’une fenêtre
et ma maison s’est est emplie d’aigles en feu et de chemins
et des visages de lumière se sont inscrits sur l’été
qui vibrait en s’enroulant au chant secret des arbres

comme un oiseau intemporel
comme un jardin de pavots bleus
un enfant est venu chez moi
il n’a pas frappé à ma porte
il est entré sans dire un mot

il a bu l’eau de mes fontaines
l’azur de mes greniers
le calme de mes rivières
en ce pays d’éternité où s’était alangui le temps
au bout de son très doux cortège

nous avons partagé le rêve
jusqu’aux abords de la nuit

© Francine Hamelin (tiré de Pour dire mon pays et ceux qui l’habitent)

A propos Francine Hamelin

Écrivaine, peintre, sculpteure de pierre, auteure-compositrice-interprète.
Cet article a été publié dans Poésie, Pour dire mon pays et ceux qui l'habitent. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

2 commentaires pour Matin intemporel

Répondre à barbarasoleil Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.