Dans la demeure des elfes – Avec la poésie de Barbara Auzou

Un immense merci, Barbara, pour ta toujours merveilleuse poésie, elle nous ouvre « cette cinquième saison » dont on se fait une maison d’âme, elle est « cette étoile du plus grand étonnement » qui fait que la vie n’est plus « une toute petite vie » mais un émouvant jardin intemporel enraciné dans la beauté. C’est magnifique et j’en suis profondément touchée. Merci de tout coeur, pour tout.

Et Barbara Auzou, c’est ici

Dans la demeure des elfes / Une huile de Francine Hamelin accompagnée de mon poème

quand aucune certitude

ne nous sera plus acquise enfin

quand au delta de mon front

tu verras l’épure d’une cinquième saison

une verveine secouée dans des brassées

de jardins

où l’on ausculte moins le temps qu’on le caresse

tu me trouveras durablement établie

dans la dynastie des songes

et ce sera ma seule adresse

j’y cueillerai des brins d’émotivité

et des mots vaudous

pour retrouver ce qui demeure en nous 

de primitif

je serai femme entière et flamme qui se couche

uniformément bleue

sur la vie équivoque et les prémices de l’oiseau

je serai chantier silencieux

spiritualité sans dieux

elfe en lisière encore

et nous pourrons rire ensemble des complots

du vent

nous pourrons tenir ensemble cette portion de totalité

qui connaît les parfums verts de la domestication

nous en ferons notre maison

car il y a toujours une eau de lune sur l’herbe fauchée

qui dort d’aimer contre toute raison

car il y a pour nous parfois dans une toute petite vie

l’étoile du plus grand étonnement

Barbara Auzou