petite fille au bout des routes
au bord des abîmes incertains
tu interroges les rêves ensevelis
sous l’illusion brisée
tu éclates d’un coup tous tes cris
et toutes les musiques incantatoires
dans le somnambulique tremblement de la fièvre
petite fille du siècle solitaire
tu jettes bas les masques de l’existence
les masques arides des raisons et des ruines
et les déguisements des logiques démentes
hymnes acérés des aciers
et le ciel déchiré
aux forêts de béton armé
tous les personnages engendrés
de quelle fatalité de quelle futilité
les horloges aux doigts du vent
s’engrisaillent se confondent
au frénétique tourbillon
des solitudes escogriffes
d’autres soleil règnent et rêvent
en tes yeux d’outre-terre
tu laisses le temps se défaire
au fil de ta mémoire oubliée
oh vois
le miroir s’est éclaté
en milliers d’éclats étoilés
dans les vastitudes glacées
des galaxies
ah petite fille
voilà que le silence
a des ailes d’ombre fraîche et douce
des abîmes d’ivresse sidérale
pour ton cœur d’astres rouges
voilà que le silence s’approche
et pose sur ton front
un baiser grave
et tout empreint de mélodies étranges
des oiseaux à l’âme de nébuleuses
prolongent ton regard
des soleils ruissellent en tes veines
comme un sang fulgurant
et tes yeux démesurément ouverts
sur l’infinité des brûlantes lumières
prennent un reflet d’aurores boréales
petite fille
ah petite fille de l’éternité nacrée
le silence t’emporte sous son aile
et tu chavires sans un cri
dans le rêve des dieux
inexistants
© Francine Hamelin (tiré de La femme envolée et autres poèmes du feu et de la soif)
Magnifique
Ce poème a la beauté grave de tout ce qui a les yeux trop grands….
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci, Barbara.
Je t’embrasse.
J’aimeAimé par 1 personne
Moi aussi
J’aimeAimé par 1 personne