Immobile, il était assis au bord de la rue, enveloppé d’une longue cape couleur de neige dans les nuits de pleine lune.
Les gens passaient près de lui, hostiles ou lointains, le montrant du doigt, le traitant de fou, d’étranger… mais tous le craignaient.
Je m’approchai. Il leva la tête et me regarda jusqu’au fond de l’âme. Son visage était beau et doux, empreint d’une paix infinie, ses yeux sereins et profonds comme des puits d’azur et d’eau pure.
Pourquoi donc le traitait-on de fou, d’étranger?
Et comme s’il avait perçu ma pensée, il me dit: «Ne sais-tu pas que je suis le Silence?»
Depuis ce jour, je parcours le monde avec lui.
© Francine Hamelin (tiré de Tristesse de pierres)