tous ces doux chants fuyants
sur la portée du vent
aux portes de la nuit
comme navires perdus
aux brumes d’un silence
toutes les fleurs courbées
sous les soleils de minuit
sur les chemins ouverts
d’une toute autre histoire
que les pays nommés
tous les reflets changeants
des aurores de braise
sur l’océanique voyage
des oiseaux aux ailes de sel
vers les îles bleues de l’enfance
toutes les rides à nos fronts
les rires les peines les tourments
les joies les douleurs les chimères
avant que le temps n’oblitère
le peu qu’il restera de nous
toutes les voix d’étoiles
filantes comme l’existence
visages et regards
ces étincelles d’âmes
au fleuve de la mémoire
toutes les feuilles envolées
les noms les heures et les lieux
d’une éternité provisoire
comme à l’automne de nos vies
tout ce qui disparaît sans bruit…
© Francine Hamelin (tiré de Terre)