m’entendrez-vous demain alors qu’au creux du temps
je parlerai parfois d’un vol d’oiseaux sauvages
vous serez partis
peut-être
et je ne sais si mes mots sauront encore chanter
la liberté des astres
l’enlacement des rivières
vous serez ici
peut-être
étrangement semblables et pourtant différents
et il neigera des nénuphars sur les villes
et les fenêtres seront des regards
et les regards s’attarderont
sur les jours envahis de lichens et d’enfants
et les enfants incanteront la vie
je vous chercherai
peut-être
et je vous aimerai
de cet amour si proche des arbres et des êtres humains
plus loin que les miroirs et les mondes longs
la vie n’aura plus d’ombre
© Francine Hamelin (tiré de Pour dire mon pays et ceux qui l’habitent)