de grands aigles tournoient dans le soir
de grands aigles de feu et de braise
qui volent au rythme lancinant de notre sang
et qui vont se noyer au puits de notre ivresse
nous avons bu tous les vins du jour
tous les noirs poisons de la nuit
toutes les fluides images des préexistences
au-delà des vastes solitudes désertiques
au-delà des ruines du temps hermétique
au-delà de toutes les couleurs
d’un monde qui dérive et se perd
nous avons découvert de fantasques arlequins pétrifiés
à demi enlisés dans les sables et les brumes
et nous leur avons envié leur paisible sommeil
une voix feutrée de mélancolie
s’emparait de toutes les courbes
d’un invisible royaume
des fleurs ciselées se penchaient sur les gisants désensevelis
arlequins rongés de lichens
dans un rêve de mille siècles
et nos patientes incantations
ne les firent pas renaître
de leur minérale tristesse
© Francine Hamelin (tiré de Les heures de sable)
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.
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