j’ai marché dans la ville au détour des saisons
et les chemins du temps avaient nom de silence
les fenêtres pleuraient des soleils entrouverts
comme des jardins fous dans leurs lourdes dentelles
astres de cuivre et d’or d’une cité perdue
aux jours de sortilèges et de vies oubliées
arbres tentaculaires ô terre des rosiers
et le chant de mes veines prolongeait les aurores
au présage profond d’un geste d’infini
au sillage si bleu des lumières océanes
aux routes des présences et des pays d’enfance
sur les murs j’ai écrit le langage des pierres
les vies en paysages et les mots des rivières
tout est à découvrir et rien ne m’est acquis
sur les murs de la ville j’ai rêvé tout un monde
et la suite des astres et les algues de brume
et j’ai perdu mon âge en trouvant les chemins
pour ouvrir à jamais l’espace du silence
© Francine Hamelin (tiré de Les heures de sable)