ils sont retournés aux sources de l’univers
ces étranges musiciens du silence
qui faisaient d’une légende une arabesque de beauté
d’un sourire lointain une symphonie lente
je les ai vus passer sur la route infinie
quand ils ont d’un geste inachevé
tendu la main vers un soleil noir et paisible
à demi consumé dans les abysses du rêve
ils ont traversé des champs de brumes vagues
des fleuves immobiles et figés dans le cristal de leurs rives
puis se sont éloignés doucement lentement
vers les portes vertes du levant
© Francine Hamelin (tiré de Et toutes mes enfances renaîtront…)