le silence nous lie en son calme destin
je prends souffle du vent comme d’un pays fou
dans le ruissellement des chemins et des fables
comme d’un grand été de tendresse sauvage
de fleuves indomptés où se noient des soleils
le silence nous lie de lotus et de roses
il n’est point de distance entre nous ô mon âme
je te nomme en mon sang par l’immense langage
par le verbe sacré où se taisent les mots
la parole intérieure qui donne force et vie
aux saisons éclatés des voies universelles
quand naissent de la cendre des moissons infinies
le silence nous lie par un épi de blé
le silence nous lie dans les fontaines écloses
et ressuscitent alors les alchimies du songe
vaste métamorphose de l’ensoleillement
ô mon pays d’enfance et de rêves vivants
quand je repose en toi et mon âge et ma soif
et l’arbre mystérieux et l’oiseau familier
© Francine Hamelin (tiré de Et toutes mes enfances renaîtront…)