aux rives vermeilles
d’un rêve incommensurable et ardent
le vent traçait des signes
comme des étoiles vives
tombant une à une des sabliers éternels
un enfant chantait en haut des collines
musique démesurée
de la terre à naître
en chaque bruissement de feuillages
en chaque envol d’aile
dans l’espace flamboyant
déjà le siècle était à mourir en moi
et la vie m’enfantait
pour la seconde fois
*****
je me suis départie du sommeil
parmi les teintes ciselées des matins libres
parmi les parfums sauvages des steppes solaires
et les translucides volutes du vertige
le temps rouillé des villes rompues
redevenait poussière pourpre
se dispersait sous le souffle des étés magiques
les univers perdus refleurissaient
cathédrales moussues
corolles écarlates
ô sortilèges vivants des pierres respirantes
dans les fluides forêts de fougères
mes yeux étaient remplis d’algues bleues comme l’eau
mon âme était une marée montante
les digues étaient brisées qui retenaient le jour
j’appartenais
à la brûlante naissance des aurores nouvelles
© Francine Hamelin (tiré de Les heures de sable)
Magnifique
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Merci! En vous souhaitant une journée lumineuse!
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