à vous savoir si près si calmes
si tranquilles à toute parole
ainsi qu’à toute solitude
je sens les jours qui se musiquent
comme un nuage entre les doigts
d’une caresse qui s’incante
à vous savoir plus doux encore
que le froissement d’un pétale
au rêve de l’étang-cristal
aux bras tendus d’une prière
comme au nom des pays perdus
le vent en moi chante et s’élance
et tresse un jardin inconnu
dans le safran de ses feuillages
dans la pourpre de ses artères
et le soleil dans la maison
accroche du cuivre aux fenêtres
et tisse d’or les boiseries
à vous savoir si infinis
je sens le temps qui se défait
à vous savoir si éternels
ô mes automnes de couleurs
© Francine Hamelin (tiré de Les heures de sable)